YEWWI, MACKY, CONSEIL CONSTITUTIONNEL Gakou plante ses coups
Jusque-là aphone sur la situation à Yewwi Askan Wi et sur l’impasse dans laquelle les décisions du Conseil Constitutionnel ont plongé le pays, Malick Gakou accepte enfin de parler. Sans ménager sa coalition à propos des remous liés aux investitures, il n’en appelle pas moins ses alliés à resserrer les rangs pour aller à l’essentiel. Le Président Macky Sall et les 7 « sages » en ont aussi pris pour leur grade. « Le Vrai Journal » vous livre en exclusivité l’entretien-vérité du Président du Grand Parti.
Votre manifestation du 8 juin dernier a connu une réussite éclatante. Vous attendiez-vous à une telle mobilisation ?
Le grand rassemblement du 8 juin a connu un franc succès du fait de cette osmose exceptionnelle entre Yewwi Askan Wi et le peuple sénégalais. Les Sénégalais adhèrent à notre vision de redressement national et sont convaincus que notre coalition est à leur service exclusif. Nous défendons le peuple dans sa quête résolue de démocratie, de liberté et de développement. D’où son adhésion massive qui a conduit au succès de la manifestation du 8 juin.
Vous envisagez une nouvelle manifestation le vendredi prochain, 17 juin. Pourquoi ?
Nous avons introduit une lettre d’information pour une autre manifestation le vendredi prochain parce que nous poursuivons notre combat inlassable pour le retour du droit et de la démocratie dans notre système électoral. L’énorme forfaiture qui consiste à l’élimination de notre liste nationale ne doit pas passer et nous savons tous que sans la complicité entre la majorité et le Conseil constitutionnel, nous ne serions pas dans cette impasse. Nous allons donc continuer la lutte sur le terrain au nom des principes fondamentaux qui guident l’Etat de droit. Au-delà de cette manifestation du 17 juin que nous voulons la plus importante de l’histoire politique de notre pays, nous allons poursuivre notre plan d’action jusqu’au triomphe des valeurs de la République et la victoire du peuple au soir du 31 juillet 2022.
Que comptez-vous faire en cas de refus de l’autorisation par le préfet ?
Rien, ni personne ne pourra empêcher l’expression de la volonté populaire. On ne peut arrêter la mer avec ses bras. Le peuple est debout avec nous et nous allons marcher résolument vers la victoire.
Ne redoutez-pas des affrontements ?
S’il y a affrontement, ce sera du fait du pouvoir et de la majorité violente de Benno Bokk Yaakaar. Nous avons le droit de marcher et de manifester. Et personne ne pourra s’y opposer.
Les investitures ont donné lieu à beaucoup de frustrations dans Yewwi Askan Wi. Comment les analysez-vous ?
Tout le monde le sait, les investitures dans toutes les coalitions génèrent des frustrations et des difficultés inhérentes à cet exercice difficile. Je comprends naturellement la colère des bases de nos formations politiques respectives. Mais nous avons signé la charte de Yewwi non pas pour des postes, mais pour faire amorcer à notre pays un nouveau virage vers le développement harmonieux. Et cela passe par le départ de Macky Sall et de son régime. Face à cette perspective, aucun sacrifice n’est de trop.
Mais il y a tout de même beaucoup de frustrations et même des départs au sein de la conférence des leaders
C’est vrai. Les difficultés inhérentes aux investitures sont là et il nous faut les gérer avec diplomatie et tact. Je comprends parfaitement la colère justifiée des uns et des autres. Car, il faut le reconnaître, nous avons manqué de générosité et de sérénité pour ces investitures. Cependant, nous devons rester soudés face à notre volonté commune de changement et, surtout, pour ne pas décevoir le peuple. Il demeure clair que notre combat pour le changement va engendrer beaucoup de sacrifices, beaucoup de sueurs et de jérémiades. Nous allons en payer tous les prix et appelons tout le monde à mettre en exergue l’essentiel qui est la consolidation de l’unité et de la solidarité au sein de Yewwi Askan Wi pour garantir notre victoire lors des législatives du 31 juillet. A cet égard, nous allons entreprendre toutes les démarches idoines pour renforcer notre entente et faire taire les dissensions préjudiciables à notre action commune pour le Sénégal.
Comment envisagez-vous l’avenir du Grand Parti dans Yewwi Askan WI ?
Nous avons signé la charte de naissance de Yewwi Askan Wi le 2 septembre 2021 en toute responsabilité. Notre parti est une formation politique sérieuse et crédible avec une vision claire de notre projet pour le Sénégal. Quand nous nous engageons, c’est pour aller au bout de nos convictions et c’est aussi pourquoi nous travaillons dans la constance pour donner corps à notre idéal pour le Sénégal. Donc, le Grand Parti jouera sa partition dans Yewwi Askan Wi jusqu’aux termes de nos engagements communs à travers la triptyque : listes communes aux locales, listes communes aux législatives et l’engagement à soutenir le candidat de Yewwi le mieux placé au second de la présidentielle de 2024.
Le débat sur l’éventualité d’un troisième mandat pour le Président Macky Sall a resurgi. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Il n’y aura pas de troisième candidature, encore moins de troisième mandat. La constitution est claire à cet égard et le peuple souverain a déjà dit non. En 2024, le Président Macky Sall partira, qu’il le veuille ou non. C’est irréversible et il le sait. Il ne sert à rien, comme il l’a fait récemment à Paris, d’aller jusqu’à l’étranger pour y évoquer les questions qui intéressent le pays non pas comme chef de l’Etat, mais plutôt comme chef de parti. En tout cas, le Grand Parti sera au premier rang du combat pour le respect de la constitution et pour la défense des intérêts supérieurs de la Nation. Et i demeure à présent certain que le changement attendu sera porté par les forces de Yewwi pour un Sénégal résolument tourné vers le développement.
Entretien réalisé par Momar Diongue
Puces
« Sans la complicité entre la majorité et le Conseil constitutionnel, nous ne serions pas dans cette impasse »
« A Yewwi, nous avons manqué de générosité et de sérénité pour nos investitures »
« En 2024, le Président Macky Sall partira, qu’il le veuille ou non. C’est irréversible … »