Soudan : le chef de l’armée en Égypte, des dizaines de civils tués au Darfour

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, est arrivé mardi dans la ville côtière égyptienne d’El Alamein pour rencontrer le président Abdel Fattah al-Sissi. C’est la première fois que le général quitte le Soudan depuis le début du conflit avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le 15 avril.

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, est arrivé mardi 29 août en Égypte, son grand allié, pour son premier voyage à l’étranger en quatre mois d’une guerre contre les paramilitaires, qui a de nouveau tué des dizaines de civils.

Le président Abdel Fattah al-Sissi a accueilli le général Burhane à sa descente d’avion à El-Alamein, dans le nord de l’Égypte, selon des médias d’Etat égyptien.

Plus tôt, en embarquant dans un avion à Port-Soudan, sur la mer Rouge, flanqué de son chef du renseignement et de son chef de la diplomatie par intérim, le responsable soudanais était apparu pour la première fois en costume civil depuis le début du conflit à la mi-avril. Il entend se présenter à l’étranger comme le chef du Conseil de souveraineté, plus haute autorité du pays depuis le putsch en 2021 qu’il avait alors mené avec le général Mohamed Hamdane Daglo, désormais son grand ennemi.

Le général Burhane doit s’entretenir avec Abdel Fattah al-Sissi « des derniers développements au Soudan et des relations bilatérales entre les deux pays », précise dans un communiqué le Conseil de souveraineté.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Daglo, a fait au moins 5 000 morts, un bilan très sous-estimé en raison du chaos général.

Mardi, de nouveau, au moins 39 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud (ouest), tuées par des roquettes tombées sur leurs maisons lors de combats entre armée et paramilitaires, selon un médecin et des témoins à l’AFP.

« Cinq familles entières ont été tuées en une journée et d’autres ont perdu trois ou quatre de leurs membres », rapporte de son côté le militant des droits humains Gouja Ahmed, originaire de Nyala.

Des images mises en ligne sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pas pu authentifier dans l’immédiat, montrent des dizaines de corps alignés recouverts de linceuls puis des hommes les mettant en terre dans une immense fosse.

Selon l’ONU, depuis le 11 août, plus de 50 000 personnes ont été forcées de fuir Nyala, deuxième ville la plus peuplée du Soudan en raison de l’intensité des combats.

Fief des FSR dont le gros des troupes ont été formés dans les rangs des Janjawids, accusés d’atrocités durant la sanglante guerre du Darfour des années 2000, le Darfour est probablement la région du Soudan où les combats sont les plus meurtriers.

 

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