Soudan : États-Unis et Royaume-Uni appellent à la « cessation immédiate » des violences
Au moins 97 civils sont morts et 365 ont été blessés dans les combats en cours au Soudan, avec des affrontements entre les paramilitaires et l’armée régulière. Les chefs de la diplomatie américaine et britannique, réunis au Japon pour un sommet du G7, ont appelé lundi à la « cessation immédiate » des violences dans le pays.
Les chefs de la diplomatie américain et britannique, réunis au Japon pour un sommet du G7, ont appelé lundi 17 avril à la « cessation immédiate » des violences au Soudan, où des affrontements entre groupes paramilitaires et l’armée régulière ont fait près de 100 morts.
« Il y a une forte inquiétude partagée au sujet des combats, de la violence qui sévit au Soudan, de la menace que cela représente pour les civils, pour la nation soudanaise et même potentiellement pour la région », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken à l’issue d’un entretien avec le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.
Au moins 97 civils ont été tués et 365 autres ont été blessés depuis que des combats ont éclaté au Soudan entre l’armée et des troupes paramilitaires, a rapporté lundi au matin un syndicat de médecins.
« Le bilan des morts parmi les civils dans les affrontements depuis leur déclenchement samedi (…) a atteint 97 personnes », a fait savoir l’organisation dans un communiqué, précisant que ce nombre n’inclut pas tous les morts, de nombreuses personnes n’ayant pu se rendre à l’hôpital en raison de difficultés de déplacement.
Les combats à l’arme lourde font rage dans la capitale soudanaise et dans ses banlieues entre l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), d’ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l’armée avant d’essayer de la déloger du pouvoir depuis samedi.
Les deux parties ont annoncé accepter la demande de l’ONU d’ouvrir des « couloirs humanitaires » durant trois heures dimanche après-midi, sans pour autant que les bruits des explosions et des tirs cessent à Khartoum. Les médecins qui, eux, appellent à laisser passer les blessés depuis samedi matin, n’ont pas fait état d’arrivées massives de blessés jusqu’ici durant cette fenêtre qui s’est refermée à 17 h GMT.
Mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète que « plusieurs des neuf hôpitaux de Khartoum qui reçoivent des civils blessés n’ont plus de sang, d’équipement de transfusion, de fluides intraveineux et d’autres matériels vitaux ».
Dans la capitale où dans certains quartiers l’électricité et l’eau courante sont coupées depuis samedi, les patients – parfois des enfants – et leurs proches « n’ont plus ni à boire ni à manger », alerte un réseau de médecins pro-démocratie. Impossible, ajoutent-ils, de faire partir en sécurité les patients traités or cela crée « un engorgement qui empêche de s’occuper de tous ».
Depuis samedi, raids aériens, tirs d’artillerie, combats de rue au fusil automatique ou à la mitrailleuse lourde n’ont laissé aucun répit aux habitants de Khartoum. Les combats se concentrent dans la capitale et au Darfour, dans l’Ouest.
Le conflit couvait depuis des semaines. Les combats ont éclaté à la suite d’un désaccord sur l’intégration des FSR dans l’armée, dans le cadre de la transition vers un gouvernement civil, alors que les deux camps étaient alliés depuis la chute de l’autocrate Omar el-Béchir en 2019.