Six mois de prison requis contre un internaute pour injure raciste envers Kylian Mbappe
ix mois de prison ont été requis mercredi contre un jeune homme de 19 ans jugé pour injure raciste sur Twitter envers Kylian Mbappé, un dossier dans lequel le tribunal rendra sa décision le 8 septembre.
Étudiant, Karim C., ni présent ni représenté, a été jugé pour injure raciste, provocation à la haine raciale et usurpation d’identité et risquait jusqu’à un an de prison pour ce tweet publié sous pseudonyme, via un compte illustré par le portrait d’une tiers.
Le 28 juin 2021, l’élimination de l’équipe de France de football de l’Euro face à la Suisse avait entraîné une vague d’attaques haineuses sur les réseaux sociaux.
La plateforme Pharos avait été alertée dans les jours suivants pour des messages visant plusieurs joueurs de l’équipe de France et une enquête avait été ouverte.
Parmi eux, un tweet du 29 juin 2021, très relayé et commenté, ciblait Kylian Mbappé, dont le tir au but manqué avait provoqué la défaite.
« Ce sale nègre mérite de se prendre une centaine de coups de fouet et de se faire revendre en Libye », était-il écrit entre autres.
Kylian Mbappé avait déposé plainte mais il ne s’est pas déplacé mercredi au tribunal correctionnel de Paris.
Seules les associations SOS Racisme, le MRAP, la LICRA, Maison des potes ainsi que le Conseil représentatif des Français de l’Outre Mer, parties civiles dans ce procès, étaient présentes.
Identifié comme l’auteur du message, Karim C., un jeune majeur qui vit toujours chez ses parents en région parisienne et au casier vierge, avait créé un compte Twitter au début du mois de juin 2021, reprenant les codes des comptes d’extrême droite.
Ses téléphone et ordinateur ont révélé un certain nombre de blagues racistes avec ses amis, notamment en direction de personnes noires africaines.
Interpellé en avril 2022 et placé en garde à vue, il a reconnu être l’auteur du tweet, mais affirmé qu’il avait « joué un rôle » en créant ce compte, en faisant des « copié-collés » de discussions privées avec des internautes d’extrême droite pour « non pas propager la haine, mais pour faire réagir ».
Une stratégie de défense balayée par la procureure, qui l’a qualifiée de « perturbante ». Elle a souligné que d’autres auteurs de tweets avaient été retrouvés mais leurs messages n’étaient pas selon elle « constitutifs d’une infraction pénale ».
« Seul dans sa chambre, il regarde le match et avec son téléphone portable il va se déchaîner avec des messages crus, racistes », a estimé le conseil de SOS Racisme, Guillaume Traynard.
« Vous avez une affaire symptomatique de la caisse de résonance des réseaux sociaux aujourd’hui, et de l’impunité supposée qui y règne », a ajouté le conseil.
Avec Seneweb