Silence assourdissant ! sur les événements de Cayar

Mais où est donc l’Etat ? Certainement à traquer des opposants, activistes, mal pensants et médecins. Avec ce que les policiers et gendarmes ont déployé comme armements lors du défilé du 4 Avril, tout le monde doit dormir tranquille. L’arsenal répressif des forces de défense ne doit pas servir qu’à briser des opposants. Depuis quelques jours, des fils du pays, appartenant à la même communauté, se livrent à une bataille rangée d’une rare violence. Ce qui pourrait prendre de l’ampleur et mettre en péril notre commune volonté de vivre ensemble. C’est incompréhensible de délimiter des frontières de pêches marines à des citoyens d’un même pays.

Et au rythme où vont les choses, sans que l’Etat ne se manifeste, il est à craindre une guerre fratricide. Ce drame qui se profile à l’horizon ne semble cependant intéresser personne. Les médias le logent dans la catégorie des faits divers avec un ministre amorphe qui s’échine à éteindre le feu sans pouvoir rien faire. Comment une communauté de pêcheurs peut s’affronter durant plus d’une semaine, brulant des maisons et des pirogues, sans que l’Autorité ne puisse intervenir et y mettre fin ?

A quoi sert la puissance de feu de la gendarmerie et de la police ? Comment la maison d’un opposant peut être quadrillée sans qu’aucune personne ne puisse circuler et qu’à Cayar, des gens brûlent et tuent. Plus d’une semaine que cela dure face à une totale indifférence. Pas une seule phrase de ce drame qui se joue sous nos yeux lors du dernier Conseil des ministres. Hier, des pêcheurs de Guet Ndar étaient disposés à en découdre avec ceux de Cayar alors que leurs parents de Yarah comptent prendre les choses en main et se disent mille fois plus déterminés et violents que ceux de Cayar.

Une véritable bombe qui déclencherait inévitablement un bain de sang. Ces batailles rangées, qui ont été sanctionnées par la mort d’un homme, doivent être prises très au sérieux par l’Etat. Cela dépasse les prérogatives du ministre en charge du secteur. La voix du Chef ou de son Premier ministre doit se faire entendre. A moins qu’ils attendent un bain de sang et des morts en mer pour réagir.

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