Le Parti socialiste répond à Olivier Faure

Dans une lettre ouverte, Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades du Parti socialiste ont répondu à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste français qui a récemment donné son point de vue sur la situation politique actuelle au Sénégal.

 

«Appréciant la situation politique du Sénégal, à travers un Tweet, vous avez, de manière délibérée et péremptoire, soutenu, sans aucune réserve, que « la démocratie est piétinée. La liberté de manifester est entravée. La justice est instrumentalisée… Au demeurant, l’histoire retiendra déjà que, pour la première fois, un Premier secrétaire du Parti socialiste français, mû par des intérêts inavoués mais connus, s’attaque à un pays ami dirigé par une coalition, Benno Bokk Yaakar, dont est partie prenante, le Parti socialiste du Sénégal», ont d’emblée soutenu Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades du Parti socialiste (Ps). Poursuivant, ils ajoutent dans leur lettre ouverte : «Pour notre part, nous vous exprimons notre désolation et notre profonde déception face à cette attitude, pour le moins paternaliste et, à la limite, inélégante, d’un camarade socialiste qui a ainsi préféré tordre le cou aux principes et valeurs de solidarité du socialisme, sur l’autel de ses amitiés politiques personnelles.»

Et pourtant, font-ils savoir, «quand vos mêmes amis de l’opposition, regroupés au sein de la coalition Yewwi, appellent à l’insurrection, s’en prennent aux biens publics et privés, au cours de leurs différentes manifestations, portent atteinte aux Institutions de la République ou opposent, à la logique des arguments, celle de la violence physique et verbale, à l’origine de plusieurs morts, en mars 2021 et en juin 2022, vous marquez curieusement une totale indifférence.» Mieux, écrivent les Verts de Colobane : «Aujourd’hui, il est indéniable que le Sénégal offre l’image d’une démocratie exemplaire dont les règles de fonctionnement sont consensuelles ; il est l’une des dernières fortifications démocratiques et institutionnelles crédibles, en Afrique subsaharienne. Bien que la liberté de manifestation soit consacrée par la constitution du Sénégal, son exercice est encadré par la loi et les règlements, comme partout ailleurs, dans le monde ; celle-ci, faut-il, le souligner, n’est pas au-dessus de la liberté qu’ont les autres citoyens, d’aller et de venir, en toute sécurité et sans entrave. La sauvegarde et la protection d’un tel équilibre, indispensable pour un exercice normal de la démocratie, sont de la responsabilité exclusive de l’Etat du Sénégal qui l’exerce sans faiblesse, en toutes circonstances.» En outre, argumentent-ils, «dans quel pays du monde les hommes politiques seraient-ils au-dessus des lois ? Dites-nous, combien d’hommes politiques français ont eu maille à partir avec la justice ? Pensez-vous, pour autant, que la Justice française soit instrumentalisée ? Pourquoi croyez-vous qu’il devrait en être autrement au Sénégal, au point que vous preniez la défense de ceux qui insultent la plus haute Institution du pays, s’en prennent ouvertement à l’Institution judiciaire et menacent de mettre le feu dans le pays, s’ils ne participent pas aux élections législatives, du 31 juillet 2022.»

Ils défendent également que «notre conviction est faite, une démocratie, en Afrique surtout, doit être garante de la paix sociale, du débat sur les politiques et ne jamais inciter à la violence et au soulèvement populaire. La manipulation de la jeunesse et le non-respect des institutions, qui sont l’apanage de l’opposition sénégalaise, fragilisent la République et la démocratie.» (…)

Oumar Wade 

 

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