Rencontre entre les chefs de la diplomatie du Mali, de la Guinée et du Burkina, à Ouagadougou
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, tous trois dirigés par des juntes militaires, se sont rencontrés jeudi à Ouagadougou, a annoncé le gouvernement burkinabè.
Les chefs de la diplomatie des trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires à la suite de coups d’État – Mali, Guinée et Burkina Faso – se sont rencontrés, jeudi 9 février, à Ouagadougou, a annoncé le gouvernement burkinabè.
Cette rencontre intervient deux jours après la visite mardi au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ».
Après leur séance de travail Abdoulaye Diop (Mali), Morissanda Kouyaté (Guinée) et Olivia Rouamba (Burkina), doivent s’adresser à la presse dans l’après-midi, selon le ministère burkinabè des Affaires étrangères.
« C’est la première fois que j’arrive au Burkina Faso depuis la lutte des Burkinabè qui a conduit à une rectification pour pouvoir recouvrer la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays frère », a déclaré à son arrivée Abdoulaye Diop.
« Ensemble, nous allons faire une déclaration vers les organisations régionales, pour qu’on puisse entendre encore de façon plus audible les réclamations et requêtes de nos peuples à travers nos gouvernements et nos leaders », a affirmé pour sa part Morissanda Kouyaté.
Série de coups d’État
L’Afrique de l’Ouest a connu depuis 2020 une série de coups d’État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, et l’instabilité du Sahel en proie à la violence jihadiste malgré le déploiement de forces internationales a fait le lit de la présence russe.
Après le Mali, le Burkina, également ensanglanté par les violences jihadistes, vient de demander le départ des forces françaises de son territoire, sans pour autant envisager la rupture des relations diplomatiques avec la France, ex-puissance coloniale dans la région.
Les autorités issues du coup d’État du 30 septembre 2022 perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré, le deuxième en huit mois, ont fait part de leur volonté de diversifier leurs partenariats.
« Nous voulons vraiment scruter d’autres horizons, parce que nous voulons des partenariats gagnant-gagnant » a déclaré la semaine dernière le capitaine Traoré, ajoutant : « Si on ne peut pas nous permettre d’acquérir des équipements militaires dans tel pays, on va aller dans d’autres pays pour l’acquérir ».
Selon les Occidentaux, des mercenaires du groupe russe Wagner sont déployés au Mali, ce que dément Bamako qui reconnaît uniquement la présence d’instructeurs russes.
Le capitaine Traoré a également démenti la présence de mercenaires de Wagner au Burkina, affirmant que « nos Wagner, ce sont les VDP », Volontaires pour la défense de la patrie, les supplétifs civils de l’armée.