Présidence du Giaba : A moins d’un mois de son départ, le juge Kimelabou Aba dresse son bilan

A l’occasion de la 37ème réunion de la Commission Technique/Plénière du GIABA, le Directeur Général du groupe, le juge Kimelabalou Aba a annoncé qu’il a entamé sa dernière session à la présidence du groupe. 
 
En effet, le mandat du juge Kimelabou Aba, à la présidence du Groupe Intergouvernemental d’action contre le Blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (GIABA) tire à sa fin. 
A la présidence du Giaba depuis le 1er mars 2018, le juge Aba a indiqué que différents défis et acquis ont été relevés et enregistrés grâce à toutes les parties prenantes.
Il rappelle que lorsqu’il prenait fonction, le GIABA était en sous-effectif particulièrement à la Direction de l’Evaluation et de la Conformité (DEC). Ce qui avait réduit drastiquement la capacité du Giaba à produire les REM cohérents et de qualité.
 
Pendant plus de 3 ans, dira-t-il, il s’est battu pour obtenir l’autorisation de recruter. Surtout que le GIABA avait perdu 4 membres de son personnel, 3 par licenciement pour faute lourde et 1 emporté par le COVID-19.
 
Aussi, indique-t-il, le Giaba a été placé sous le programme d’amélioration de son efficacité en matière d’évaluations mutuelles du Groupe d’Action Financière (GAFI). Ainsi, au cours de son magistère, le Giaba a adopté un Plan d’Action en juin 2021.
 »A l’heure actuelle, deux rapports d’avancement ont déjà fait l’objet d’examen et adoption, le premier en octobre 2021 et le deuxième en février 2022, tandis que le troisième rapport sera examiné et adopté la semaine prochaine par la Plénière du GAFI », s’est félicité le juge.
 
Pour lui , malgré les progrès obtenus dans certains domaines, des efforts supplémentaires restent encore à faire.
 
La liste de ces acquis loin d’être exhaustive, M. Aba invite à ce que l’élan actuel soit maintenu et que les efforts en cours soient accélérés et pérennisés pour obtenir des résultats dans les délais impartis.
 
Au titre des évaluations mutuelles, première mission essentielle d’un ORTG, de 2018 à ce jour, le GIABA a adopté et publié huit (08) REM des pays ci-après : Sénégal, Cabo Verde, Burkina Faso, Mali, Sierra Léone, Bénin, Nigéria, Niger et Guinée-Bissau. L’examen et l’adoption des REM de la Gambie et du Togo au cours des présentes assises porteront ce chiffre à dix (10) REM.
Grâce à l’appui du GIABA et son partenaire stratégique, la Banque Mondiale, la quasi-totalité des États membres du Groupe ont effectué leurs évaluations nationales des risques et se sont dotés de stratégies et de plans d’actions de LBC/FT basés sur les risques identifiés.
 
Sur le plan de la coopération, le juge Aba cite l’adhésion du Bénin au Groupe Egmont des CRF tandis que les pays restants du GIABA sont à pied d’œuvre en vue de remplir les conditions nécessaires à cette adhésion. Aussi, les partenaires suivants : AFI, la GIZ et l’Allemagne ont été admis comme observateurs au GIABA tandis que le Royaume-Uni a repris sa participation aux activités du GIABA en tant qu’observateur.
 
Concernant les financements, le Giaba et ses États membres ont obtenu deux au titre des projets SAMWA et OCWAR-M  grâce à l’Union Européenne. 
Aussi, la BAD, la GIZ, RUSI, etc. ont également soutenu financièrement et/ou techniquement les efforts du GIABA dans la LBC/FT. 
 
Ces acquis ont poussé le juge à affirmer que le GIABA a amorcé une trajectoire ascendante et que rien ne devra l’arrêter dans cet élan.
En moins d’un mois avant son départ de la présidence du GIABA, Kimelabou dit nourrir l’espoir que dans deux ou trois ans au  maximum, le GIABA redeviendra un ORTG efficace et exemplaire, et retrouvera sa notoriété.
En résumé, la situation actuelle du GIABA est certes rassurante mais délicate. 
 
En outre, lors de cette 37ème réunion, les rapports d’Evaluation Mutuelle (Rem) du Togo et de la Gambie seront adoptés car ils ont accepté de se plier à l’exercice d’évaluation mutuelle à l’instar de tous les autres pays membres du Groupe.