Peut-on imaginer la plûme et le micro sans la silhouette de Mame Less Camara ?

On ne pouvait imaginer la plume et le micro sans la silhouette de Mame Less Camara tellement ces deux outils du journalisme faisaient osmose avec l’homme. De la RTS à la GFM en passant par Walfadrji, Envi FM, aux journaux de renom comme le Panafricain « Afrique Démocratie » où il fut un des meilleurs chroniqueurs avec feu Moussa Paye, Amadou Gaye, Cheikh Tidiane Ndiaye, l’homme s’est toujours paré du manteau de formateur, de bâtisseur de société.
Le CESTI, prestigieuse école de formation, lui doit gratitude et reconnaissance pour avoir formé des journalistes talentueux et nantis de savoir, de savoir-faire et de savoir-être.
Sans jamais accepté de figurer parmi les décideurs bien qu’il en eut les opportunités, l’homme s’est toujours voulu humble, se contentant d’émettre des idées constructives et proposer ses sages conseils.

Ses sages conseils ont guidé les pas de grands commis de l’Etat dans les moments où seuls les esprits éclairés pouvaient sortir de l’impasse. Conseiller discret et avisé, efficace et effacé, viscéralement attaché à l’intimité de ses relations, il ne s’épanchait jamais sur les rapports personnels, considérant l’intérêt collectif comme plus utile que  tout.

Mame Less fait partie de ce petit cercle de journalistes chevillés à l’éthique et à la déontologie, acceptant de porter sa mission comme un sacerdoce. Nous avons longtemps cheminé ensemble et je sais à quel point les mots indépendance, liberté et responsabilité lui tenaient à cœur. Journaliste talentueux, syndicaliste chevronné, apôtre infatigable d’une société plus juste et plus équitable, sentinelle inébranlable des libertés dont celle, ô combien sacrée de la liberté de la presse, Less est parti avec sa foi en bandoulière et ses convictions fermement accrochées à tous ses souffles. Il est parti sous nos yeux car nous ne le reverrons plus, mais il s’est incrusté à jamais dans nos cœurs meurtris par le décret divin. Celui-là même qui ne rate aucun rendez-vous.

Mame Less Camara savait qu’il n’était pas né pour diriger. Il aurait pu réclamer cette posture que personne ne lui aurait contesté tant l’homme était d’une compétence et d’une autorité qui forcent l’admiration et le respect. Il n’en a jamais voulu, comprenant sans doute la sacralité de former les hommes. Il avait fait sienne la maxime science sans conscience n’est que ruine de l’âme » et que pour construire des institutions solides, il faut d’abord former des hommes compétents et intègres.

Less était né pour former et formater des hommes vertueux et intègres. Il en a encadré en nombre incalculable comme en attestent les multiples témoignages émanant de tous les milieux, au Sénégal comme partout ailleurs dans le monde.

On ne finira jamais de parler de Mame Less Camara tant ses hauts faits de gloire sont nombreux et dans tous les domaines. Son œuvre restera incommensurable dans l’histoire de la presse sénégalaise et africaine. Il constitue en lui-même une histoire singulière qu’il faudra raconter à nos enfants et petits enfants.

Dors en paix mon cher Less. Ton œuvre restera éternelle

Ton ami, frère et confrère

Mamadou Kassé

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