Les acteurs de la pêche exigent l’application de la Convention 188

C'est pour améliorer les conditions de
travail des acteurs de la pêche que le
Sénégal a ratifié la convention 188 depuis
2018.Cette convention sur le travail dans
le secteur de la pêche vise à offrir une
véritable protection à toutes les personnes
travaillant dans ce domaine. Seulement
voilà, bien que ratifiée par notre pays, sa
mise en œuvre traîne toujours. Or, des
milliers de personnes travaillent et
dépendent du secteur de la pêche pour
assurer leur subsistance. L’activité,
comme on le sait, est également
essentielle à la sécurité alimentaire. Et
pourtant, les acteurs de la pêche se
heurtent souvent à de graves problèmes
quant à leurs conditions de travail.
"Cette convention vise une bonne
amélioration des conditions de vie et de
travail et une meilleure sécurité des
pêcheurs artisans. On a tendance à croire

que la sécurité des pêcheurs, c’est
uniquement le port du gilet de sauvetage.
Mais en se référant à cette convention,
c’est depuis la conception jusqu’à la mise
à l’eau des pirogues qui concerne la
sécurité. C’est pour cela que nous avons
fait venir les charpentiers, les pêcheurs
pour une meilleure compréhension et
avoir leurs avis par rapport à la convention
qui a été ratifiée par le Sénégal'', soutient
Gaoussou Gueye, président de la
Confédération Africaine des Organisations
professionnelles de Pêche Artisanale
(Caopa).

''Il faudrait adapter cette convention à
notre réglementation pour une meilleure
sécurité des pêcheurs artisans. Mais pour
cela, il faut  bien comprendre la
convention à travers une formation des
capitaines de pirogues ; parce
qu’aujourd’hui, tout le monde est
capitaine. Il faut donc que ce dernier soit
formé pour une meilleure connaissance de
la loi réglementaire et la convention  pour

d’abord cerner son équipage. La majeure
partie des capitaines ne connaissent
même pas le nom de certains marins qui
sont à bord de leurs embarcations. Avec
le système de géolocalisation, on peut
connaitre l’ensemble des personnes à
bord, les identifier, en cas de besoin, voir
comment les assister. Même le fait
d’amener de l’eau à boire à bord de ces
pirogues est selon moi, un élément de la
sécurité'', explique M. Gueye.
Il rappelle que la Coapa compte 27
membres en Afrique et seuls 5 pays ont
ratifié la convention : Afrique du Sud,
Angola, Congo, Maroc, Namibie et
Sénégal. D'où le plaidoyer pour que les
autres pays membres de la Cedeao et
même de l’Union africaine, puissent la
ratifier et aller vers sa mise en œuvre.
En tout cas, c’est pour permettre aux
pêcheurs une meilleure compréhension
de cette convention que la Caopa a initié
une session de formation à l'endroit des
acteurs. A l’endroit des pouvoirs publics, il
est bon de rappeler qu’il ne suffit pas

seulement de ratifier, mais il est surtout
question de mettre en œuvre les
conventions que l’on signe.

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