Le Ter va-t-il résister à l’hivernage ?

La mise en circulation du Train Express régional (Ter) a été un test réussi. Des milliers de personnes ont été transportées avec un gain de temps chanté par des usagers. Il reste le défi d’assurer la continuité des services durant l’hivernage. C’est le deuxième grand test. L’Apix se prépare. 
Le ter attend avec son deuxième. Depuis sa mise en circulation, des milliers de personnes ont été transportées et plusieurs milliards encaissées. Le début de la mise en service a été interprété comme un éclat de succès. Il reste un deuxième et grand test. Ter pourrait-il assurer la continuité des services en cas de pluies ? La question mérite d’être posée. La logique voudrait que l’on attende après une forte pluie pour avoir une idée nette. Déjà l’Apix par la voix de son Directeur Général, Mountaga Sy laisse transparaître que les 13 points de rejets aménagés et le travail en cours avec l’ONAS réduirait les risques d’inondations. Mais des inquiétudes persistent. L’un des déversoirs naturels,  le marigot, est sur le point transbordé. « Un traitement particulier est prévu pour le marigot de Mbao », avait déclaré le Ministre Omar Guèye qui se prononçait sur le projet de Keur Massar.  Il s’agit, dit-il, d’un projet très structurant et il y aura des méthodes qui seront utilisées pour réguler le passage de l’eau. Ce travail est encore à la phase étude  au niveau de l’Agence de développement municipal. Certes, le Programme décennal de lutte contre les inondations a permis de tirer certains quartiers de Keur-Massar du bourbier, force et d’admettre, la bataille contre les inondations est loin d’être gagnée. D’autant plus que l’écoulement vers la mer n’est pas si fluide à cause du dénivelé et aussi des reflux venant de la mer.
Malgré ces incertitudes, l’Apix rassure. « Il n’y a pas de quoi s’alarmer », fait savoir Mountaga Sy. Il ne manque pas d’arguments. Des ouvrages de rupture en matière de drainage d’eaux pluviales avec un drainage gravitaire sont un autre versant de ce projet structurant. Sur le tracé, 13 points de rejet ont été aménagés. A titre illustratif, un point a été aménagé à Colobane. Ici, Apix a construit une station de pompage. L’eau pompée à ce niveau sera transférée dans les canalisations gérées par l’ONAS qui se chargera de les drainer vers la mer. Le deuxième point, c’est le bassin sis à hauteur de Hann. Dans le département de Pikine on dénombre 6 points de rejet tandis que Rufisque en compte 5. Mieux, le Ter mettrait un trait sur les déversements des eaux de la part des populations. 
 
 « Avant l’achèvement des travaux du Ter, ce sont les populations qui déversent des eaux sur la voie ferroviaire. Maintenant que les travaux sont achevés, ils ne pourront plus faire ça. Ce que je peux vous dire est que nous avons mené des ouvrages qui consistent à faire traverser les eaux sur le rail et à les évacuer vers  les systèmes de collecte » a insisté Yatma Dièye.
Ter sans effet de serre
 
Le Ter est vanté partout comme un projet vert. Autrement dit, son émission de gaz à effet de serre est quasi nulle. Du moins, c’est ce que revendique Yatma Dièye,  le Directeur de l’Environnement et de la Libération des emprises à l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix). Au passage, il rappelle que le Ter roulera sans dégager de fumée, la consommation de l’énergie fossile (carburant) est quasi nulle, sans compter l’absence de vibration. «  Les dispositions  ont été prises pour diminuer cela. D’ailleurs les murs sont des barrières qui peuvent casser les bruits, même si ça ne retient pas les bruits  », précise-t-il. 
 
Le Ter, un  des projets phares du Plan Sénégal Émergent (PSE) est donné en exemple pour ses retombées aux plans économique, social et environnemental. Si l’on se fie aux spécialistes de la mobilité urbaine, il contribuera à l’amélioration du cadre de vie d’environ 4 millions de personnes. Il permet  d’éviter au Sénégal, une perte d’une centaine de milliards de francs Cfa liée aux embouteillages. Hormis cela, il réduira l’empreinte carbone du Sénégal.