Le Ministre Sidiki Kaba dans le viseurs des défenseurs africains des droits de l’homme

Dans un courrier adressé à Monsieur le Ministre de la Défense du Sénégal, les défenseurs des droits de l’homme africains expriment leur profonde préoccupation face à la crise politique qui sévit actuellement dans le pays.

Ils soulignent que le Sénégal, autrefois considéré comme un modèle en matière de démocratie et de droits de l’homme en Afrique subsaharienne, fait désormais face à une régression alarmante.

Les défenseurs des droits de l’homme citent un bilan tragique avec seize morts selon les autorités sénégalaises et au moins trois cents cinquante blessés selon la Croix-Rouge. Plus de cinq cents personnes ont été arrêtées et détenues.

Un communiqué d’Amnesty International dénonce l’usage excessif et disproportionné de la force, avec des tirs à balles réelles sur les manifestants, ainsi que la présence de personnes en civil armées aux côtés des forces de défense et de maintien de l’ordre.

Ils rappellent également au Ministre de la Défense sa responsabilité en tant qu’ancien président et président d’honneur de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), ainsi que son passé d’icône des droits de l’homme reconnu à l’échelle mondiale.

Ils expriment leur étonnement devant la situation actuelle, soulignant que les principes et valeurs défendus par le Ministre semblent être relégués au second plan au profit de la volonté du Président Macky Sall de briguer un troisième mandat, en violation de la constitution sénégalaise.

Les défenseurs des droits de l’homme africains demandent donc au Ministre de prendre des mesures pour ouvrir une enquête sur les violences, identifier les responsables et libérer les manifestants arrêtés.

Ils insistent sur l’importance de préserver les acquis des alternances politiques et de promouvoir les valeurs humaines fondamentales.

Le courrier est signé par plusieurs personnalités engagées, parmi lesquelles Me Célestin Kokouvi G. Agbogan, avocat au Barreau du Togo et Président de la LTDH (Ligue Togolaise des Droits de l’Homme), M. Bacary Goudiaby, journaliste et écrivain, Président du Collectif des Sénégalais de la Diaspora en France, et M. Serge Martin Bambara (Smockey), porte-parole du Mouvement Balai Citoyen du Burkina Faso.

Cette lettre met en évidence les inquiétudes croissantes face à la détérioration de la situation politique et des droits de l’homme au Sénégal, et appelle à des mesures urgentes pour préserver les principes démocratiques et les libertés fondamentales dans le pays.

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