«Je serai à Bakel» : comment la police et la gendarmerie ont surveillé «Bougane» de Keur Gorgui à Ourossogui
Bougane Guèye Dany devrait être déféré au parquet de Tamba ce lundi 21 octobre. Le leader de Gueum Sa Bopp est poursuivi pour refus d’obtempérer. Il voulait se rendre à Bakel contre la volonté des gendarmes qui lui ont signifié avoir reçu l’ordre de l’empêcher d’atteindre son but. Le patron du groupe de presse D-Media était en compagnie de membres de la coalition pour les législatives Samm Sa Kaddu. Leur convoi avait pour objectif déclaré d’apporter son soutien aux victimes du débordement du fleuve Sénégal.
Selon Source A, Bougane Guèye Dany était dans le viseur des forces de défense et de sécurité depuis Dakar. Son convoi était épié dès son point de départ, à la Cité Keur Gorgui où le chef de file de Gueum Sa Bopp dispose de bureaux. «C’est la police de Dieuppeul qui a suivi le cortège avant que le commissariat de Grand-Yoff n’assure le relais jusqu’à l’entrée de l’autoroute à péage à la Patte d’Oie», trace le journal.
À partir de l’autoroute, la gendarmerie a poursuivi la filature du cortège «pour assurer sa sécurité», selon Source A. «Tout s’est bien passé jusqu’à Ourossogui, avant [que Bougane Guèye et ses compagnons prennent] la route qui mène à Bakel», poursuit le quotidien d’information.
C’est au niveau de Tourimé, à 10 km de Bakel, que se termine le voyage de Bougane Guèye Dany à bord de son véhicule. «Nous avons reçu instruction d’arrêter votre convoi parce que le président de la République est à Bakel», expose un élément de la gendarmerie. Bougane Guèye, manifestement surpris («On ne peut pas se rendre à Bakel ? C’est ce que vos supérieurs vous ont dit ?»), proteste : «Dites à vos supérieurs que Bougane sera à Bakel.»
Le leader de Gueum Sa Bopp tentera de franchir le barrage de la gendarmerie en voiture. Ne voyant pas d’issue, il quitte le volant et déclare que s’il ne peut pas se rendre à Bakel à bord de son propre véhicule, il y sera à pied. Ni l’un ni l’autre : Bougane Guèye arrivera à destination certes, mais à bord d’une voiture de la gendarmerie, privé de liberté.
Stoppée à Bondji, au niveau d’un point de contrôlé de la gendarmerie de la localité, la caravane «humanitaire» de Samm Sa Kaddu poursuivra son chemin sans encombres. «Mais avant, révèle Source A, un élément [de la gendarmerie] avait discrètement relevé les [numéros des] plaques de tous les véhicules [et] un Agent de sécurité de proximité (Asp) avait pris la peine de prendre des images.»