FOOTBALL: C’est la crise au Brésil !
Depuis la désillusion de la Coupe du Monde en décembre, le Brésil enchaîne les déconvenues, à l’image de la défaite subie en Uruguay cette nuit (2-0). Mais au-delà des résultats, le pays s’inquiète réellement de la direction que prend la sélection.
On ne peut pas dire que le Brésil traverse la période la plus faste de sa riche histoire. Éliminée en décembre dernier dès les quarts de finale de Coupe du Monde face à la Croatie (1-1, 4-2 t.a.b), la Seleção peine encore à ranger cette déception dans la boîte à mauvais souvenirs. Depuis le départ de Tite dans la foulée du Mondial qatari, les vents contraires s’accumulent en effet contre l’intérimaire, Fernando Diniz, et ses joueurs. Cette nuit encore à Montevideo, la Canarinha a essuyé un nouveau revers face à l’Uruguay de Marcelo Bielsa (2-0). Comme si cela ne suffisait pas, Neymar a été victime d’une grosse blessure, lui qui était déjà dans la tourmente ces derniers jours.
Dans une nouvelle rencontre sans relief, amorphe, où les cadres comme Vinícius Jr ont encore peiné à tirer leur épingle du jeu, le Brésil a connu sa troisième défaite post-Coupe du Monde (en 7 matches), après celles en amicaux face au Maroc (2-1) en mars, et face au Sénégal (2-4), en juin, où le onze avait été remanié, soit. Mais si les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est également le contenu qui inquiète au pays. Dans la foulée de la rencontre face à l’Uruguay, le célèbre journaliste brésilien Galvão Bueno a d’ailleurs tenu des mots forts : «Aujourd’hui, l’équipe brésilienne est horrible, elle propose un football horrible. Nous n’avons pas d’équipe. Je suis l’équipe depuis 50 ans et je n’ai jamais vu une équipe aussi mauvaise que celle-ci. Diniz, tu as besoin de nous remettre en route de toute urgence», a-t-il matraqué.
Nommé en tant qu’intérimaire en juillet, le temps qu’un nouveau numéro un – probablement Carlo Ancelotti l’été prochain – ne débarque, Fernando Diniz suscite de nombreuses crispations au pays. Dans les médias, on s’inquiète notamment de l’état dans lequel son successeur récupérera l’équipe à la fin de son mandat. «Pour l’instant, Diniz tente de mettre en place sa philosophie très particulière. Mais que restera-t-il de ce processus qui, normalement, devrait se terminer dans 4 matches (la fin de son mandat, ndlr) ? Rien ! Parce que lorsque l’équipe entamera un nouveau chapitre avec son successeur, on partira alors avec un retard dans notre préparation pour la Coupe du Monde 2026. La planification sportive est illisible», a déploré le journaliste de Globo Esporte, Carlos Eduardo Mansur. Après la rencontre, Diniz s’est d’ailleurs déclaré «responsable» de cette situation.
Du côté des joueurs, on reste également lucide sur le niveau affiché par l’équipe depuis des semaines. Amorphe, pas assez tranchant, Vinícius a fait son autocritique cette nuit, lui qui se montre incapable de réitérer ses performances en sélection : «il manquait un peu de tout. J’ai été très mauvais dans le match, j’ai été très mauvais aussi lors du dernier match (face au Vénézuela (1-1), vendredi). Je dois progresser, l’équipe aussi.» Le capitaine Casemiro a lui aussi poussé un coup de gueule sans détours : «Bien sûr, nous devons être réalistes, on a beaucoup de choses à améliorer. On peut parler de l’adaptation (à la philosophie de Diniz), pourtant, les joueurs se connaissent et sont toujours les mêmes qu’avant. Il va vite falloir relever la tête.» Face à la Colombie dans un mois, puis face au champion du monde en titre, l’Argentine, cinq jours plus tard, rebondir tomberait à point nommé.