DR CHEIKH GUEYE SG DU CUDIS « La démocratie sénégalaise ne doit pas générer des morts »
Secrétaire général du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), Cheikh Guéye est monté au créneau pour défendre l’idée que la démocratie sénégalaise ne doit pas générer des morts. En effet, revenant sur les morts d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor et de François Mancabou, tous les deux décédés dans des circonstances non encore élucidées, il ajoute qu’il «n’est pas normal qu’on accepte que cela rentre dans la normalité d’avoir un pays qui se dit une vitrine démocratique et qui compte ses morts à chaque campagne électorale, à chaque manifestation.» Invité de l’émission ‘’Jury du dimanche’’, Dr Cheikh Gueye ajoute : «Je considère que nous ne devons pas accepter que ça rentre dans la normalité. Car, depuis l’Indépendance, on a toujours vu les manifestations de la maladie de notre démocratie, à savoir un Président qui emprisonne son principal opposant, des partis politiques qui se multiplient à l’infini. Toutes ces manifestions, y compris les morts, sont des signes de la maladie de notre démocratie.» Espérant que « justice se fera», Cheikh Guéye de faire quelques rappels. « Nous avions, depuis quelques mois, craint qu’il y ait autant de morts dans les manifestations politiques. Et, c’est pour ça que nous avions décidé de mettre le curseur sur la charte de non-violence à travers des appels. Nous avions demandé aux hommes politiques de la prendre en compte dans leurs démarches et leurs stratégies ». Par ailleurs, revenant sur les inondations notées à Dakar et dans certaines localités du pays, Dr Guéye a fait savoir que « l’État est même en train de travailler à lancer un nouveau plan décennal. Il me semble qu’en dix ans, nous avons beaucoup appris sur nos erreurs d’avant, sur les choses à faire, sur les priorités et peut-être que le prochain plan sera plus efficace ». A l’en croire, « ce qu’on peut retenir actuellement, c’est qu’il a contribué à régler certains problèmes dans plusieurs quartiers, mais il reste encore beaucoup à faire à Dakar et dans beaucoup de villes du Sénégal ». Sans détours, il juge qu’«il faut avoir l’honnêteté de dire qu’en dehors de ce Plan décennal, il y a aussi beaucoup d’autres projets portés par Ageroute, Promoville et d’autres programmes de l’État dont les réalisations continuent à améliorer la situation de l’assainissement au Sénégal ».
Oumar WADE