L’économie Sénégalaise dans le dur, selon le FMI
Faisant hier, mardi, le point de la mission effectuée à Dakar du 8 au 14 mars courant, le chef d’équipe du Fonds monétaire international (Fmi), Gemayel Edward R, a laissé entendre que les clignotants de l’économie Sénégalaise sont au rouge.
En 2022, l’économie Sénégalaise a connu un ralentissement plus marqué que prévu de sa croissance et de son Produit intérieur brut (Pib). Initialement prévue à 4,8%, en 2022, elle a baissé de 0,8 point, soit 4%. Pour l’inflation, elle a connu le plus haut niveau depuis plusieurs décennies. En grande partie, du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires liée à la crise sanitaire mondiale et à l’invasion Russe en Ukraine. S’agissant des recettes fiscales, elles ont été moyennement inférieures aux prévisions, tandis que les dépenses courantes ont dépassé l’objectif fixé et ce, en raison de l’augmentation de la masse salariale de l’administration publique et des allocations familiales entre autres. En ce qui concerne les subventions à l’énergie, elles ont également atteint un niveau record représentant environ 692 milliards de francs CFA, soit 4% du Pib. Quant à la dette publique, elle est estimée à 75,0% du Pib dont 67,5% pour le gouvernement central. Relativement au compte courant, le déficit s’est considérablement creusé à cause de l’augmentation des factures d’importation. Pour 2023, la croissance de l’activité économique devrait cependant s’accélérer bien qu’à un rythme plus lent qu’initialement projeté. Tandis que l’inflation devrait baisser à 5%. Tels sont les enseignements tirés par le chef de mission du Fonds monétaire international (Fmi), Gemayel Edward qui a fait face à la presse hier mardi 14 mars, à Dakar, au terme de sa mission d’une semaine dans le cadre d’un staff-visit en vue des négociations pour un nouveau programme économique et financier du Sénégal.
Gemayel Edward R qui a dirigé la délégation du Fmi a ainsi peint en noir l’économie sénégalaise en 2022, non sans mettre en exergue les perspectives économiques en 2023. Selon le fonctionnaire international, l’activité économique du Sénégal devrait s’accélérer par rapport à 2022, bien qu’à un rythme plus lent qu’initialement projeté. Quant à l’inflation qui était de 9,7% en 2022, elle devrait reculer à environ 5% en 2023. Sur les perspectives à moyen terme, celles-ci restent favorables et devraient bénéficier à la fois du démarrage de l’exploitation pétrolière et gazière au dernier trimestre 2023 voire 2024 au pire des cas.
Parlant du secteur privé, l’économiste du Fmi fait savoir que la mise en œuvre des réformes structurelles vise à surmonter les principaux obstacles au développement du secteur privé dans le cadre de la phase 3 du Plan Sénégal Emergent (Pse). M. Gemayel Edward a, en outre relevé les signes d’un resserrement des conditions de financement sur le marché régional des titres publics et appelle à la vigilance et l’élaboration d’un plan de contingence. « Et dans ce contexte, nous pensons que la mobilisation des recettes fiscales et la rationalisation des dépenses publiques non prioritaires peuvent continuer à atténuer les pressions financières tout en préservant la viabilité de la dette ».
Enfin, le chef de mission a fait savoir que les négociations pour le nouveau programme soutenu par le Fmi commenceront en marge des réunions du printemps en mi-avril prochain pour se poursuivre à, Dakar dans le même mois.