SITUATION POLITIQUE TENDUE Quand les politiques jouent avec le feu

Les discours teintés de menaces de toutes sortes sont devenus monnaie courante dans le landerneau politique. En direction de la présidentielle de février 2024 avec des enjeux politiques énormes, les acteurs jouent aux va-t-en-guerre et s’amusent avec des allumettes. Oubliant que dans plusieurs pays, la radicalité d’une minorité a souvent mené à une radicalisation des masses. Et bonjour les dégâts !

Dans nombre de pays, surtout de la sous-région, l’irresponsabilité des acteurs politiques a créé des crises multiformes. Ces pays sont sens dessus- dessous. Et, pire, leurs autorités n’arrivent plus à gérer de manière convenable une insécurité qui a fini de prendre des proportions inquiétantes. C’est le cas au Burkina où des dizaines de militaires, gendarmes et civils sont assassinés régulièrement. Plus proche de nous, au Mali, c’est pratiquement le même cas de figure. Et, ceux qui disent que le Sénégal est entouré par une ceinture de feu, n’ont pas tort. Et pour cause, des menaces exogènes de grande ampleur sont à nos frontières. Autant dire qu’une stabilité politique et un apaisement du climat politique seulement, peuvent épargner le pays qui se prépare à l’exploitation du pétrole et du gaz. Une richesse qui ne devrait point se transformer en malédiction. Or, force est de reconnaitre que les politiques semblent ne pas tenir compte de toutes ces menaces qui peuvent être lourdes de conséquences. S’amusant avec des allumettes, créant les conditions de confrontations qui dépassent le cadre de la simple adversité politique, tous les moyens sont bons pour descendre en flammes son rival. Pis, cherchant à s’accrocher au pouvoir, des pyromanes usent de tous les moyens pour faire passer au forceps l’idée d’une troisième candidature pour le Président Macky Sall.

«S’il faut que le pays brûle, le pays brûlera…» 

L’un d’entre eux, Souleymane Ndiaye, pour ne pas le nommer, devenu directeur général de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco) a même eu le toupet de déclarer que «si c’est le troisième mandat de Macky Sall qui va brûler le pays, donc le pays brûlera car, Macky Sall sera candidat.» Une déclaration d’une gravité extrême, largement partagée dans la galaxie Benno Bokk Yakaar. Et pour cause, aucune voix ne s’est élevée pour condamner ces propos propres à tout pyromane et susceptibles de créer des troubles de grande ampleur. Malheureusement, depuis un certain moment, de pareilles positions se dégagent de plus en plus dans le camp présidentiel. Des soutiens du Président Macky Sall allant jusqu’à verser dans des accusations graves sans pouvoir apporter des preuves. Plus grave encore,  certains n’hésitent pas à remettre en cause notre «commune volonté de vivre ensemble», mettant en avant des considérations communautaristes, régionalistes et ethniques. En face, certains membres de l’opposition ne sont pas exempts de reproches. A ce niveau également, très souvent, l’on s’attaque et l’on désacralise les Institutions que l’on est censé incarner si l’on arrive à accéder à la magistrature suprême. Il ne manque pas également d’accusations qui créent de fortes suspicions et qui peuvent semer le trouble. Alors, quand s’arrêteront-ils en misant essentiellement sur des arguments plus convaincants ? La question se pose avec acuité d’autant que les politiques donnent l’impression de s’amuser avec des allumettes, sans avoir conscience du danger qu’ils font courir au pays.

  1. MBOW 

 

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