VENTE DE FLEURS A DAKAR Un business florissant

A Dakar, on les aperçoit souvent sur les principales artères ou les grandes avenues. Il s’agit de ces fleuristes qui travaillent tous les jours pour gagner leur vie. Plusieurs d’entre ont appris ce métier sur le tas, sans formation aucune.

Les plantes nous procurent de l’oxygène et absorbent le gaz carbonique. Mais elles servent aussi à l’embellissement des maisons.
C’est ainsi que les plantes ornementales sont très utilisées dans la capitale sénégalaise.

Sur la VDN, tout le long du cimetière Saint-Lazard de Béthanie, un grand nombre de fleuristes sont établis dans qui ressemble à leur quartier général. Ici, on cultive des fleurs et on les revend. Ce paysage qui frappe à l’œil, tant par la beauté des fleurs que par l’harmonie de leur disposition, participe à l’embellissement de la VDN.

Matar, étudiant reconverti en fleuriste

 

Trouvé en plein travail, cet étudiant en physique-chimie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, passe les vacances à aider son frère. Teint noir, habillé d’un tee-shirt blanc, sueur au front, Matar, c’est son nom, entretient ses plantes. « Je fais l’entretien des fleurs. Je change les pots qui ont duré pour que la plante puisse se développer davantage », explique cet étudiant, reconverti en fleuriste, le temps des vacances.

Cet entretien se fait avec les feuilles de filaos et les fumiers des chevaux qu’il mélange. Puis, il laisse le tout au repos pendant quatre jours. Après ce mélange, on obtient l’engrais. Un de tas de terreau devant lequel, il est accroupi, les mains trempées à l’intérieur, en le remuant, avant de le mettre dans un sachet plastique pour y introduire enfin la fleur.

Matar, étudiant en physique-chimie,  est venu aider son frère. Et ce, depuis plusieurs années déjà. A ce titre, il a acquis une connaissance qui lui permet de le remplacer en cas de besoin. Ces fleurs qu’il entretient sont les grintas qui peuvent coûter 2500 F le pot. Mais depuis ce matin, Matar n’as pas encore vu de clients. « Je n’ai pas encore vu de clients mais j’espère que d’ici la fin de la journée, j’en aurai », lache-t-il.

Comme dans les grandes villes du monde, l’usage des fleurs est profondément ancré dans les habitudes. Mariages, baptêmes, anniversaires, fêtes, décès, cultes religieux… Toutes ces cérémonies religieuses requièrent la présence de ces plantes ornementales.

La clientèle existe et en nombre

Elles sont l’œuvre de savoir-faire de ces fleuristes. A Dakar, ils occupent certains points stratégiques pour exercer leur activité. Sur la VDN, le va-et-vient des automobilistes est la preuve que la clientèle existe et en nombre. Quand on avance sur le même itinéraire, le décor qui s’y trouve embellit tout le long du passage. Tout l’espace est occupé par un jardin atypique. Ce sont des plantes ornementales posées le long de la clôture du cimetière Saint-Lazard de Béthanie. Ce jardin fait office d’un véritable business pour ces fleuristes qui s’y sont établis depuis plusieurs années et y travaillent pour gagner leur vie. Etablis à cet endroit stratégique, leur exposition s’impose au champ de vison des passants.

Ils sont plusieurs jeunes sur ce site qui ont tous appris ce métier sur le tas et ne comptent pas faire une formation pour renforcer leur capacité.

A 11heures, ce mercredi 07 septembre,  nous les avons trouvés tous à l’œuvre. Idy Kouamé en chemise grise et une casquette vissée sur la tête, un pinceau dans la main, peint les pots. Il accompagne ces fleuristes dans leur travail en assurant la peinture des pots. L’odeur fraiche de la peinture embaume l’atmosphère. Ces pots vides sont payés par unité. « Je fais la peinture des pots et on me paie pour chacun 1000f », précise Idy. Sur le même alignement, trois jeunes se trouvent assis sous un arbre. Les deux sont sur un gros pneu, jouent avec leur portable, alors que l’autre est assis sur un tronc d’arbre.

Habillé en blouse bleue, chapeau bleu-blanc sur la tête, l’un d’eux est le patron et exerce ce métier depuis plusieurs décennies.

Pour lui, les plantes sont très importantes dans la vie de l’homme. En effet, les plantes apportent de l’oxygène et absorbent du gaz carbonique. « Nous aimons ce métier car c’est très important parce que tout vient de l’arbre », affirme-t-il. Les clients achètent souvent les fleurs pour embellir leur maison mais pour cet ancien qui a duré dans le milieu, il y a des plantes qui sont très utiles à la médecine traditionnelle. « Le neveday, l’aliovera et d’autres plantes sont très importants pour la santé de l’homme », dit-il.

Toutefois, ces fleuristes ne se limitent pas à cultiver et à vendre des fleurs. Parfois, ils sont sollicités pour l’entretien des jardins de leur client. « Des fois, il y a des clients qui nous contactent pour aller entretenir les fleurs de le leur maison, mais maintenant ce sont les enfants qui le font à ma place », nous informe ce quinquagénaire.

Pour arroser ces fleurs, ces jardiniers ont besoin de l’eau et pour cela, ils ont à leur disposition cinq robinets. « Nous avons nos propres compteurs pour arroser nos plantes », martèle M. Kama. Leurs activités marchent pendant davantage la fête de Noël. Les clients achètent les fleurs selon leur choix et chacun à son goût.

Cependant, les plantes de chicas et les cactus leurs apportent plus d’argents. « Les fleurs de chicas et le cactus coûtent entre 10 000 et 20 000 f », témoigne Aliou Kama.

Ces jardiniers se sont regroupés dans une association pour mieux défendre leur travail, en l’occurrence le groupement d’intérêt économique (GIE) de chicas. Alors que le soleil est au zénith, une voiture rouge vient de garer, Mme Adja Sokhna Fatou est venue se procurer quelques pots de fleurs. « Je suis venue me payer quelques pots de fleurs pour embellir ma maison », dira cette femme.

Kémo Cissé

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