Yewwi change de fusil d’épaule

Pour les leaders de la coalition Yewwi Askan-Wi, le contexte actuel n’est pas favorable à la tenue de manifestations. A quelques jours de la Tabaski, ils décident de jouer la carte de l’apaisement pour permettre à chaque Sénégalais de se consacrer aux préparatifs de cette fête. Toutefois, pour Ousmane Sonko et compagnie, l’enjeu reste et demeure le combat contre le Président Macky Sall et son régime en direction des législatives afin de les « réduire à leur plus simple expression » au soir du 31 juillet. En conférence de presse hier, ils ont annoncé battre campagne pour la liste de leurs suppléants à partir du 10 mai prochain. Autant dire un changement dans la stratégie.

«Macky Sall a éliminé les leaders de Yewwi au niveau des titulaires, mais nos suppléants vont participer. Mais, avec le soutien du peuple sénégalais, au soir des élections législatives, le régime de Macky Sall sera affaibli pour tendre vers un échec en 2024.» Ces propos sont d’Ousmane Sonko, un des leaders de la coalition Yewwi Askan-Wi et chef de file du parti Pastef Les patriotes. Une déclaration qui a fini de démontrer que leur organisation a changé de fusil d’épaule. Et pour cause, leur manifestation d’hier interdite par le Préfet de Dakar comme cela a été le cas dans d’autres localités du pays, les leaders de la principale coalition de l’opposition ont tout simplement décidé de marquer une pause. En termes clairs, ils ne reprendront leurs activités sur le terrain qu’à partir du 10 juillet prochain, date de l’ouverture de la campagne électorale. Tenant compte du contexte des préparatifs liés à la célébration de la fête de la Tabaski, mais également de la tenue des examens du baccalauréat et du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), pour Ousmane Sonko, il est impératif de se donner la meilleure date pour le meilleur rendez-vous. Et, tout en clamant que le combat pour faire face au Président Macky Sall et à son régime est toujours d’actualité – surtout qu’il s’agit de ne pas le laisser violer la Constitution avec une troisième candidature -, il a fait savoir qu’ils seront de la partie en direction des élections législatives. «Nous ferons tout et nous nous donnerons tous les moyens pour empêcher à ce Monsieur de briguer un troisième mandat. Cela va commencer à partir du 10 juillet. Nous allons lui opposer une farouche résistance en allant dans le sens de donner toutes les chances à la liste de nos suppléants. Alors, que les Sénégalais fassent ce qu’ils doivent faire en votant massivement contre lui et sa coalition. Si cela est fait, il perd la majorité à l’Assemblée nationale et pourrait même quitter le pouvoir avant 2024.» Dans tous les cas, martèle Ousmane Sonko, «l’enjeu est de le réduire à sa plus simple expression. Tous les leaders seront aux côtés de ceux qui sont sur la liste des suppléants pour battre campagne massivement. Nous serons partout et nous irons partout puisqu’encore une fois, c’est maintenant qu’il nous faut, avec le soutien du peuple sénégalais, mener le véritable combat pour la démocratie et la préservation de l’ensemble de nos acquis démocratiques.» Ce qui peut être considéré comme un ouf de soulagement pour les Sénégalais. Car une chose est au moins certaine : aucune manifestation n’aura lieu d’ici l’ouverture de la campagne électorale prévue le 10 juillet prochain. Mieux, il ne s’agira plus de confrontations sur le terrain pour Yewwi Askan-Wi, mais de battre campagne pour sa liste de suppléants.

  1. MBOW 

 

 

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