Sonko appelle à un second concert de casseroles
Tout le monde s’attendait à une journée totalement folle. Les préfets de plusieurs localités ayant interdit la manifestation de la coalition Yewwi Askan-Wi, d’aucuns pensaient que ce mercredi allait encore être fortement secoué par des heurts entre jeunes et forces de l’ordre. Cela n’a pas été le cas puisque les leaders de la principale coalition de l’opposition ont préféré orienter leurs revendications vers un second concert de casseroles, prévu aujourd’hui dans la soirée.
Très tard dans la soirée du mardi, des centaines d’éléments de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) et du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la Police ont pris d’assaut les rues, ruelles et carrefours de Dakar. A bord de véhicules de transport des troupes, de chars ou encore de dragons, ils n’ont voulu laisser aucune parcelle qui pourrait permettre une quelconque manifestation. Habillés avec tout l’arsenal qu’on leur connait et lourdement armés de matraques, de grenades lacrymogènes, ces éléments de la gendarmerie et de la police ont été les premiers à occuper le terrain. En effet, il faut savoir que les autorités ont voulu anticiper sur d’éventuels évènements, au point de déployer les forces de l’ordre. Et, il faut dire que Dakar n’a pas connu trop d’embouteillages et des travailleurs ont préféré rester à leurs domiciles pour parer à toute éventualité. Fort heureusement, rien ne s’est passé. Les citoyens sénégalais, militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan-Wi ont dû attendre jusqu’au-delà de onze heures, pour écouter et entendre les propos débités par leurs leaders. Avec un sens élevé de la responsabilité et partant de nombreuses sollicitations émanant de plusieurs personnalités de nombre de secteurs, Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Déthié Fall, Aïda Mbodj et Cie ont tout simplement appelé au calme, indiquant qu’ils sont assez responsables pour ne pas prêter une attention particulière à des demandes formulées.
Et, il s’agissait de ne pas appeler les populations à descendre sur le terrain de la confrontation en faisant face aux forces de l’ordre. Mieux, comme l’ont proposé des Sénégalais et autres voix autorisées, les leaders de la coalition Yewwi Askan-Wi ont plutôt appelé à un second concert de casseroles. C’est Ousmane Sonko qui l’a annoncé lors de leur conférence de presse. «C’est Aïda Mbodj qui disait la dernière fois que le concert de casseroles était une sorte de référendum. La dernière fois, les Sénégalais sont massivement sortis pour faire comprendre à Macky Sall qu’elles n’étaient pas d’accord avec sa démarche, ses abus et violations des lois et de la Constitution.» Poursuivant, il ajoute : «Donc, il faut continuer de lui mettre la pression tout simplement. Face à ce Monsieur qui cherche à torpiller les lois et la Constitution puisqu’il est à la recherche d’un troisième mandat, nous appelons encore les Sénégalais pour un second concert de casseroles. Donc, ce jeudi dès 20 heures, nous demandons à tous les Sénégalais de sortir dans la rue pour ce concert de casseroles. Nous souhaitons qu’il y ait même plus de citoyens afin de faire comprendre à Macky Sall que le peuple lui a définitivement tourné le dos et qu’il fera face.»
Abdoulaye MBOW
