23 ans après, Idrissa Seck révèle la vraie raison de sa brouille avec les Wade
Dix-neuf ans dix ans après sa brouille spectaculaire entre lui et le président Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, que chacun considérait comme un probable dauphin, dénonce une fable complaisamment relayée par l’entourage présidentiel.
Une grosse affaire d’argent serait à l’origine de la rupture entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. Un pactole qui tourne autour de 74 milliards de F CFA. En pleine affaire des chantiers de Thiès, l’ancien Président du Sénégal n’a cessé d’affirmer que le patron du conseil départemental de Thiès aurait volé son argent en avançant la somme de 75 puis 90 milliards de F CFA. Me Nafissatou Diop, qui été au cœur du fameux « Protocole de Rebeuss » soutenait justement que la Société générale du Houlevarde Haussmann, à Paris, aurait accueilli les fonds détournés,
« Karim Wade a voulu prendre ma place »
19 ans après, Idrissa Seck dévoile la vraie raison de sa brouille avec les Wade. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le Rewmiste en chef, revenant sur les circonstances de sa séparation avec le Pape du Sopi, affirmant que Karim Wade a « voulu sa place ». « Le complot s’est déroulé. Ce processus de rupture s’est répété avec d’autres, y compris avec Macky Sall. Je leur disais qu’on voulait tuer le fils d’emprunt, que j’étais écarté pour faire de la place au fils biologique, mais personne ne m’a cru », raconte Idrissa Seck. Toutefois, il considère que « cette histoire, aussi dramatique qu’elle soit, n’a pas effacé l’affection que nous avons tous eu pour ce géant de la politique africaine qu’est Abdoulaye Wade ». En effet, Idy dit être toujours « membre de cœur du PDS ».
« J’ai connu Abdoulaye Wade quand j’avais 12 ou 13 ans, chez moi à Thiès, un an ou deux avant la naissance du PDS, qu’il a co-créé avec mon cousin germain, Alioune Badara Niang. Ensuite, il m’a adopté comme son fils. J’avais 28 ans quand il m’a choisi comme directeur de campagne pour l’élection présidentielle de 1988. L’aventure s’est poursuivie puisqu’en 2000, j’étais encore son directeur de campagne et l’un des artisans de la victoire. Après, il m’a nommé ministre d’État et directeur de cabinet.? Je suis ensuite devenu son Premier ministre de 2000 à 2004 » se rappelle t-il.